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La Dionée
La Dionée est la plus spectaculaire des plantes carnivores et bien sûr la plus populaire.
Voici quelques images la présentant à différentes étapes de sa croissance, ainsi que quelques unes des proies capturées.

Ce qui fascine avec les plantes carnivores c'est leur capacité à capturer des insectes ou autres arthropodes. Mais la capture est précédée de l'attirance, puis suivie de la digestion. Autant de phases aussi passionnantes.
     
       

Ce n'est pas la plus facile à conserver, d'autant plus si on la garde dans son trop petit pot d'origine.
Installée dans un pot beaucoup plus grand, elle se développe alors sans problèmes et affiche de belles couleurs.
Par ailleurs cette plante affectionne beaucoup de lumière et une bonne humidité.
La photo ci contre à été prise en fin d'été. La belle couleur rouge à l'intérieur des pièges est apparue après quelques semaines plus à l'ombre sous une vitre pour maintenir une bonne humidité. Après l'avoir remise au soleil les nouveaux pièges ont adopté une couleur rose.
Dionaea muscipula - vue d'ensemble
-Août 2002-
 
On peut remarquer les poils sensitifs déclenchant le piège. Il y a en trois sur chaque lobe.
 
Dionaea muscipula - détail piège
Ce tipule s'est fait prendre. Nous pouvons remarquer que la cuticule est maintenant vide de toute matière (notamment sur les segments de l'abdomen où la cuticule est transparente).
Dionaea muscipula - Tipule après digestion
 

Ce jeune plant de Dionaea muscipula est issu d'une tige florale coupée alors qu'elle émergeait d'environ 2 cm. Elle a été plantée au printemps et c'est seulement à la fin du mois d'août que sont apparues les premières feuilles. Cette image date du 20 septembre 2003. La tige florale est desséchée au centre de la rosette.
On remarquera une Drosera rotundifolia sur le côté, issue d'une graine de l'an passé.
Dionaea muscipula - Jeune bouture issue d'un fragment de tige florale
-Septembre 2003-


Dionée feuille double
Dionaea muscipula - feuille bizarre
-Août 2004-

La dionée présente parfois des développements d'organes bizarres tels que cette feuille.

Une seule feuille possède cette déformation.

Cette feuille double présente deux pièges accrochés au même pétiole. Les deux machoires contigües étant reliées et les machoires externes étant déformées, le piège ne doit pas être très efficace.
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Les pièges de la dionée se trouvent habituellement ou bout des pétioles longs et en hauteur au printemps, et plus larges et horizontals en été.
Il arrive toutefois que des pièges se trouvent sur la tige florale. C'est rare mais cela se produit de temps en temps.
Pièges sur tige florale
Pousse de jeunes feuilles sur tige florale
3 juin 2007
Pièges sur tige florale
Pièges bien formés sur tige florale
6 septembre 2007

Pièges sur tige florale
Pièges bien formés sur tige florale - détails
6 septembre 2007
On remarque que la floraison est passée
et que les graines sont même déjà tombées


La dionée peut capturer toute une variété de proies pouvant parfois être improbables. Nous allons voir ce que j'ai pu repérer jusqu'à maintenant. Il est à noter que les images présentées sont sans trucage. Egalement, aucune proie présentée a été introduite volontairement, elles se sont faites prendre elles mêmes au piège.

Nous commencerons par la proie type de la dionée, ou dumoins celle que l'on pense la plus commune.


Dionée proie mouche

La prise type de la dionée : une mouche

-Juillet 2012-



Les faucheux se font prendre régulièrement et on peut être surpris qu'ils ne parviennent pas à s'échapper, leurs grandes pattes devant leur permettre de s'extraire rapidement. Mais il semble qu'ils sont tellement occupés à absorber, soit le nectar, soit une ancienne proie dans le piège, que la feuille se referme avant qu'ils ne puissent réagir.
Dionaea muscipula - Prise de faucheux
-Août 2004-

Une guêpe n'est pas une proie improbable dans la mesure ou les guêpes sont des chasseuses éventuellement butineuses et donc peuvent fort bien fréquenter les feuilles de dionée, à leur dépend ...
Dionaea muscipula - Prise d'une guêpe
-Août 2004-
 
La première fois que j'ai vu une telle prise sur le net, j'ai eu du mal à croire qu'une limace puisse se faire prendre, mais en fait, ce n'est pas sa vitesse qui peut lui permettre de fuir, et il semble que la pression des "machoires" soit suffisante pour retenir la bête même incomplètement introduite dans le piège.
 
Dionaea muscipula - Prise d'une limace
-Août 2004-

Le chrysope, nevroptère dont la larve se nourrit de pucerons a un régime sucré à l'âge adulte.

Celui ci c'est aventuré en un lieu trop dangereux pour lui.

Dionaea muscipula - Prise d'un Chrysope
-Août 2004-
 
Cet hyménoptère ressemblant à un pemphredon habituellement nourrit ses larves de pucerons et lui même en est friand. Il est donc surprenant de le retrouver ici.
 
Dionaea muscipula - prise d'un pemphredon (?)
-Août 2004-

Une coccinelle végétarienne est malheureusement venue se désaltérer
Thea vigintiduopunctata (la coccinelle à 22 points)

Une blatte malchanceuse également
Dionée proie Taupin
Un taupin
Dionée proie ichneumon
Un ichneumon
Dionée proie araignée
Une araignée
Dionée proie charançon
Un charançon


En haut
 

Pour capturer des insectes il faut les attirer et ensuite les retenir suffisamment pour qu'ils puissent actionner le mécanisme de capture. La stratégie des dionées serait basée sur l'imitation des fleurs mellifères qui présentent une forte réflexion des rayons UV sur les pétales associés à une non reflexion dans la région des nectaires comme pour indiquer ou ils se trouvent, en général au centre de la fleur.
Regardons donc une feuille de dionée avec un éclairage Ultra Violet pour voir si un motif indique ou se présente les zones nectarifères. Nous savons que ces zones sont sur la surface interne à la périphérie de la feuille, en bordure des "dents".

On remarque une bande légèrement plus sombre en lumière blanche là ou sont les glandes nectarifères. Les rayons UV sont très nettement réfléchis à l'intérieur de la feuille, signalant un site intéressant pour les butineurs sensibles aux UV. De même la zone des glandes nectarifères ne réfléchit pas les UV.
Il semblerait que tout soit réuni pour que les insectes se nourrissant de nectar soient attirés par les feuilles de Dionée. Pourtant je n'ai relevé aucune abeille mellifère dans les pièges de dionée cette année. Par contre de nombreuses mouches, un chrysope, des fourmis, se font prendre. Pour le chrysope, je ne sais trop s'il est un amateur exclusif de nectar, ce qui ne serait pas étonnant. Par contre les mouches et les fourmis sont amatrices de sucre et si l'une peut exploiter la réflexion des UV pour localiser la source de nectar, il est probable que les fourmis rapant sur le sol, arrivent dans les pièges à cause d'une exploration systématique des plantes soit à la recherche de proie, soit à la recherche de mielat de puceron. Tout cela mérite de réaliser des expérimentations pour voir quelle est la part du hasard dans la capture des proies par la dionée.
Bibliographie :
http://www.dionaea-muscipula.com/index.html
http://www.infoscarnivores.com/dionee.htm

 
création 24 octobre 2003
modification 9 Septembre 2004
dernière modification 20 février 2011

La Dionée