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"Le rouge gorge
est l'ami des jardiniers" parait-il.
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Je
ne connaissais pas cette maxime avant que ne m'arrive cette aventure avec mon
copain le rouge gorge (RG). |
Je ne suis pas un jardinier
assidu ni chevronné. Ce qui m'amuse le plus dans le jardin est de regarder
pousser les tomates, le maïs ou le tournesol. Les visites de courtoisie
menées régulièrement dans le jardin m'avaient fait remarquer
que maître chanteur le rouge gorge était souvent présent et
semblait se plaire sur mon territoire. | |
RG inspectant
son territoire |
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C'est lors d'une de mes rares
frénésies de désherbage que je remarquais son
manège. Une fois une partie dégagée et dépouillée
de ses "mauvaises" herbes, RG passait derrière
moi pour "picorer" quelque insecte cherchant refuge dans
le terrain bouleversé par mon travail.
En fait, mon jardin, accessoirement son terrain de chasse, faisait
donc partie de SON territoire.
Son manège était constant, dès que je m'écartais
suffisamment pour qu'il se sente en sécurité (une distance
de deux à trois mètres semblait lui suffire), de son
perchoir à proximité, il détectait un mouvement
sur la terre découverte et plongeait d'un vol direct sur la
proie. Puis parfois à pied poursuivait sa recherche en sautillant
sur le reste de la surface. |
RG
appréciant un petit vers blanc |
J'eus alors l'idée de mettre
dans une coupelle de pot de fleur deux mille-pattes, délogés
par mon activité de défrichage, puis de m'éloigner
de quelques pas pour voir s'il allait accepter mon cadeau. |
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| RG
dans la coupelle hésitant sur quel larve sera la première | |
Un des deux mille pattes tentant de retrouver
la terre ferme suspendu au rebord de la coupelle a fini par attirer
son attention. En deux temps trois mouvements, il le saisit et le
secoue pour l'estourbir avant de le garder dans son bec en plusieurs
boucles pendantes de chaque côté. |
C'est avec une certaine
fierté que je l'ai vu jeter ensuite un regard dans la coupelle
et d'un bond capturer le deuxième arthropode. RG est
ensuite parti avec son butin vers son nid. Ces captures ne lui étaient
pas destinées et j'ai compris que le nid qu'il avait bâti
sur le même rebord de fenêtre que mes gîtes artificiels
d'abeilles contenait maintenant marmaille affamée.
A partir
de ce moment, mon activité s'est davantage centrée
sur la recherche de proies potentielles ceci au détriment
de la rapidité de mon désherbage (ce qui a eu un effet
plutôt bénéfique, le désherbage étant
beaucoup plus méticuleux car cherchant à exploiter
au maximum la moindre motte de terre).
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RG
sur le point de s'occuper d'une larve de tipule |
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RG s'est très vite habitué
à ma coupelle et à ce que je mettais à sa disposition,
petits vers blancs, larves de taupin, chrysalides de papillons de
nuit et enfin larves de tipules. |
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RG devenait vraiment familier
et la distance de sécurité allait diminuant à
tel point qu'avant la fin du premier week-end, il acceptait ma présence
à moins d'un mètre. Je poussais alors la hardiesse jusqu'à
lui tendre la coupelle, avec quelques larves dodues et remuantes,
de la main tout d'abord au raz du sol sur la pelouse, ensuite debout.
Il accepta l'un puis l'autre à condition qu'il voit le contenu,
peut être pour se motiver. Que de progrès en deux jours. |
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Il restait maintenant à
partager cette complicité avec mes enfants ce qui, à
ma surprise, fût fait sans plus de formalités. Il fallait
bien l'avouer, j'avais certes établi le contact avec RG, mais
je n'avais pas établi de relation privilégiée.
Dès lors, tout le monde pouvait le nourrir, à condition
d'être calme et patient. |
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Le rythme auquel RG acceptait
mes cadeaux allait devenir très vite impressionnant à
tel point que je dû chercher une source de nourriture plus fiable
qu'un simple désherbage de potager.
Une plate-bande envahie en partie par la pelouse (enfin ... l'herbe
qui tient lieu de pelouse) me fournit la solution. Les larves de tipules
que je trouvais de loin en loin dans le potager sont beaucoup plus
fréquentes dans une pelouse. Suite
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4
novembre 2003
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